Oui, ce n'est pas pareil d'aller au supermarché et en vélo chercher des herbes pour les manger : on a alors le sentiment d'accomplissement et de fierté (?), de quasi bonheur, ne serait ce que de contempler la montagne ! même et parce qu'on est crevé. On tend à ''remercier'' la nature, ou suelsue démiurge on se sent élu (!) et redevable à celle QU'IL IMPORTE DE RESPECTER COMME ELLE, EN OSMOSE, NOUS RESPECTE, plus proche d'être libre... quand au supermarché aux pubs criardes (où on vous fouille à la sortie ! ou bien on vous impose de ''déposer votre sac à dos à l'accueil'', étant entendu que vous deviez faire absolue confiance.. à ceux qui se méfient honteusement de vous et pour ces mêmes raisons!) voire à l'épicerie du coin (où parfois les sourires sont dosés à l'épaisseur de votre porte feuille*) on se sent et de fait on EST humilié. 

* C'est du reste sur cette base qu'ont prospéré les ''duper (je laisse!) marchés'' à la périphérie des villes et des villages (nécessitant alors une voiture, exit les pauvres, conso en chaîne, essence, assurance, PV etc) : la ''liberté'' fallacieuse (en totale opposition avec la réalité) qu'on a éprouvé de pouvoir enfin CHOISIR de consommer tel produit OU NE PAS LE CONSOMMER, sans être forcés, méjugés, sans être harcelé par des ''ET AVEC ÇA ?'' et parfois des réflexions déplaisantes : car il n'y a pas d'un côté les gentils boutiquiers et les méchants businessmen de la consommation (même si le cliché n'est pas tout à fait faux) : dans les villages où les castes sont d'autant plus tranchées que la proximité physique est grande, régnait souvent une forme de terrorisme commerçant qui nous fondait, une fois le pied dans la boutique, à acheter n'importe quoi s'il n'y avait rien qui corresponde à ce qu'on venait chercher pour ne pas déplaire à qui dosait sa gentillesse à la grosseur de la commande et au jus à tirer de vous, les super marché ont indiscutablement représenté, dans des villages ou villes éloignées, avant que la voiture ne fasse son apparition (mais reservée aux riches) une libération de l'arrogance de la caste toute puissante des commerçants qui se permettait littéralement tout*. Et à présent on paie cher cette libération, enchaînés que nous sommes de chaînes plus lourdes encore ! St Ambroix a vécu cette ''transition'', la caste commerçante ayant exagéré d'arrogance, les chalands se sont précipités vers les grandes surfaces pas trop éloignées du coup les faillites s'enchaînèrent et le coeur du village se vida. Les plus filous vendirent en cata mais ça n'empêcha pas les désastres des clients grugés. Anduze, malgré le tourisme qui la nourrit (grassement ) est en train de suivre le même chemin : à l'affût de toute déréliction comme des tigres au point d'eau, des buffles assoiffés, les enseignes se sont installées sur un terrain excentré, seulement alimentaires jusqu'à présent mais d'autres viendront à coup sûr.  Et même les petits marchands de bazar finiront par plier. 

 

* Cela existe encore : je me suis faite rembarrer  hier par un gus d'un petit troquet car cra qui cependant était loin de fermer,  sans doute parce que, seule souvent, ne buvant ni ne fumant, je ne présente pas le moindre intérêt (c'est arrivé d'autre fois dans un autre) : là, l'incitation indirecte à la sur consommation est particulièrement hideuse car il s'agit de drogues dont il m'est implicitement reproché de m'abstenir.


https://youtu.be/1QavzvLtaLQ

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