Aspi mode d'emploi

 Être aspi. Pour Pierre entre autres et stt pour TOUS les aspi qui peut être s'ignorent et croupissent sous la table cachés par une lourde nappe. Comme je fus, et suis parfois encore car on ne 'guérit'* jamais tout à fait. 

Etre aspi n'est pas grave bien que notre différence puisse être dure à vivre, (surtout si, comme pour moi, elle n'est pas reconnue comme telle, donc stigmatisée). Et on peut même (mais pour cela il faut bcp de lucidité, d'énergie et quelques renoncements ) en faire une FORCE car la ''bulle'' dans laquelle, comme Merlin, nous sommes emprisonnés, nous protège, on ne ''voit'' pas les autres et par exemple lors d'un débat public, on peut parler sans être gêné avec plus de liberté, de force et de pertinence que des protypiques.  Le problème est de ne parfois pas comprendre l'humour ou la cruauté... ce qui peut aussi être un atout ! Exemple quand une de mes belles-soeurs crut me blesser en citant tel VIP de ses amis qui aurait demandé des nouvelles de mon chat, j'ai juste été touchée qu'il aimât autant les animaux ...  ou quand elle me compara (physiquement ou comportementalement?) à 'Fatima' (l'employée kurde qui avait élevé mon mari) j'ai été flattée qu'il fît ainsi une sorte de complexe d'Oedipe détourné etc ... En gros il m'a fallu bcp de réflexion et des tombereaux (ainsi que des potes qui m'ont éclairée) pour ouvrir TOUS LES TIROIRS de bouses qui n'étaient balancés .. que j'interprétais ad meliorem. Et perso, grâce à mes études spécifiques, un acharnement au travail hors norme (comme tous les aspi) faisant fî du bouc-émissairisme qui me fut par deux fois infligé (là impossible à occulter puisqu'il fut direct -RACISME ds un cas**-) j'ai enfin réussi à manipuler MOI MÊME L'HUMOUR que je ne saisisais pas, c'est si simple, juste en rentrant ds ma bulle et exposant la réalité telle que car au fond les typiques, (ultra majoritaires) fonctionnent selon un consensus limite terroriste, souvent idiot voire crétin et la seule mention crue et nette du réel est iconoclaste, stupéfiante et HILARANTE. Exemple quand, au cours d'une réunion écolo, j'ai rétorqué à un kisselapétait, cadre DDE, affirmant qu'il fallait des spécialistes pour pratiquer l'écologie, les agriculteurs ne le pouvant pas (trop cons) quant à les payer ils n'en avaient pas les moyens (désespérant, c'était voulu)... j'ai lancé que ''l'écologie n'était pas inaccessible, ça s'apprenait, et surtout il y avait des savoirs ancestraux inégalés des paysans, acquis par l'observation de la nature, citant le dicton occitan : ''pour trouver le meilleur tracé d'un chemin dans la montagne par exemple vers l'eau, il faut juste suivre le chemin d'un âne : il sait d'instinct par où passer au mieux et au plus court ..  bon, mais quand on n'a pas d'âne, on prend un ingénieur''... hilarité de la salle .. Observation : autrefois je ne faisais pas exprès de faire rire, juste je disais le réel, depuis j'ai cultivé le truc.

* Mot impropre puisque ce n'est pas une maladie, c'est peut être acquis très tôt ds l'enfance, les avis divergent, mais l'épigénétique qui à présent a pris un essort incontournable peut réconcilier les deux thèses (inné/acquis) : perso je coche la case 'acquis' (trauma massif à 6 mois) mais ... mon fils a les mêmes caractéristiques et en partie ma fille, ce qui plaiderait pour l'inné.. ms mon mari leur père l'est aussi et bcp plus que moi (comme svt chez les mecs) donc on coche les 2. Mon père l'était aussi, mais lui, fin comédien, parfaitement compensé en société (pas en famille) donc on est plutôt en faveur de l'inné. Notons aussi que, détecté, expliqué et 'corrigé' COMPORTALEMENT (ce que j'ai fait pour mon fils) l'aspi est facilité ensuite ds sa vie sociale et m affective. Ds le cas inverse, il court au marasme, peut être pris pour un débile, un fou, bouc-émissarisé  etc .. L'horreur.

** Je ne suis ni noire ni juive ni romi mais à Besançon le simple fait d'être du Midi et sans religion suffisait voir blog. Les ''rouges du midi'' étaient honnis. L'autre cas était à l'école Normale d'Aix où, seule issue d'un lycée, représentant donc par ma seule ''réussite'' au concours, malgré moi que le lycée, du moins Longchamp, était supérieur à leurs "troisièmes spéciales'' (on obligeait les impétrantes, choosies parmi les meilleures ! à 'perdre' une année à ressasser le programme de 3iéme, absurdité ? Voire, plutôt preuve que leur poursuite d'études en cas d'échec n'était nullement prévue et pire, en tout cas rudement oberée d'un an.) Preuve surtout qu'on choissait les meilleures ... pour les bloquer ensuite, des filles pauvres dt les parents n'avaient pas les moyens de payer des ''études'' après la 3iéme, svt rurales (cela revient cher) ou m citadines mais alors cas sociaux plus ou moins, orphelines etc ..  à moi seule je représentais une dénonciation de l'injustice, l'absurdité et l'hypocrisie de ce système  puisque toutes nous devions nous prévaloir d'une VOCATION vers l'enseignement primaire totalement controuvée. Il se passa alors ce qui se passe habituellement : TOUTES se liguèrent contre moi, tant les victimes que les victimeuses. Les victimes par jalousie peut être, les victimeuses par peur de l'illustration de l'ignominie du système que je representais ouvertement : une bombe à retardement.