Lettre à un avocat pour Pierrot

 Hélène Larrivé, 

Je souhaiterais vous joindre au sujet de votre client ..... qui doit comparaître au tribunal après demain pour deux RV, un avec le procureur et un l'après midi (pour une autre affaire) car il se trouve que j'ai été en partie témoin de la dernière (les ''outrages'' à policiers, qu'il reconnaît) afin la contextualiser:  il lui avait été demandé auparavant de ''rentrer chez lui'' en termes limite comminatoires par un ''gardien'' de ''Super U'' (peut-être missionné) alors que, pour se protéger du froid, il était avec son chien, en angle, sur la coursive d'un immeuble en surplomb, assez éloigné des accès du supermarché donc ne gênant en rien les clients. Une telle injonction adressée à un SDF est d'une grande violence (comme le serait d'intimer aux déportés des camps de la mort l'ordre de manger, les supposant implicitement anorexiques). Si bien que sa réaction qui dans une autre occurrence serait inacceptable peut ici être expliquée faute d'être excusée. D'autre part, l'endroit où se trouvait Pierrot étant l'accès de l'immeuble en surplomb puis, plus loin, d'un chemin carrossable ouvrant sur la route de Nimes, il ne peut être que public ou grevé d'un droit de passage. Et enfin, il semble que les injonctions réitérées que subit Pierrot comme tous ceux qu'on a laissés sur le bord du chemin s'apparentent à du harcèlement et peut être à des provocations : c'est un message cruel et clair qu'ils n'ont place nulle part et doivent disparaitre de quelque manière que ce soit, une injuste double peine qui ne peut que renforcer l'agressivité en général. 
Merci de m'avoir lue. Bien cordialement 
Hélène Larrivé

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