Enfance, un fil
Mes enfants
J'ai compris ce jour là que je ne reviendrai pas...
Mendier un amour qui quoiqu'on dise ne va pas de soi ...
Et je suis partie et j'ai survécu et la joie est revenue ...
Tant d'années après, la vie est une naissance ...
Et une mort combinées ... Un envol de souffrances intriquées.
Et sans cesse une renaissance..
Je vous ai tant aimés
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Jeanne ----- faut-il renoncer à être soi-même pour être une bonne mère? N'être qu'une poule pondeuse ? J'en connais qui ont été dans le moule sans en sortir et pourtant on ne sait pourquoi , n' ont pas été la mère souhaitée .
H ---- C'est partiellement mon cas, être une bonne mère comme ma mère ne l'a pas été ou plus exactement n'a PU l'être (traumatisée de la guerre, du lourd ). Et peut- être ai je été pire quoiqu'avec une immense bonne volonté que n'avait pas Lydie, qui, traumatisée, épuisée, ne pensait ouvertement qu'à se ''débarrasser'' de moi (dans mon intérêt disait-elle et peut être fut-ce vrai). J'ai l'impression d'avoir dû mendier chaque bouchée (nous étions très pauvres) chaque coin de paillasse avec l'idée obnubilante qu'il fallait ''me dépêcher'' pour ne plus être à charge. Pdt longtemps, qd mon père a quitté la mine, c'est elle qui avait tout assuré, boulot, maison, fric etc .. elle n'en pouvait plus. Mais le 'mieux' est l'ennemi du bien. Et j'ai répété, en partie seulement et ça compte ! certains traumas infligés sur mes enfants. Est-ce la cause (de leur refus de me voir) ? Pas sûr, mon fils ne se souvient de rien et juge avoir été heureux et ma fille n 'est pas fiable, non qu'elle mente mais .. passons..
Ne plus être à charge... à 15 ans ce fut l'école normale pour moi où tout était payé .... et pour eux leur départ pour St Ambroix (où enfin mon père gagna de l'argent). En gros ils m'avaient laissée sur le bord du chemin. J'avais prévenu, je me suiciderai, ils n'en ont tenu compte et après affirmèrent ne pas avoir été au courant, ils durent me reprendre, cette fois l'école le leur imposait mais sans exiger ma démission (que je voulais) à laquelle mes parents s'opposaient, et c'est ainsi que je perdis toute confiance en eux puis dans les adultes en général. Après le bac, l'étau se referma et je dus faire mon stage de ''fin d'études'' à Nimes, malgré mes supplications. (Ils refusaient par là même que j'étudie la philo, mon beruf, la philo qui allait me sauver). Je m'inscrivis en cachette mais il était clair que jamais je ne pourrai suivre les cours. C'est une appendicite gravissime suivie d'une hépatite virale qui me sauvèrent, l'école normale n'étant plus désireuse de garder une nana qui, dès qu'il était question de l'intégrer, tentait de se suicider ou se retrouvait jaune comme un citron dès la rentrée... Lydie refusait toujours que je démissionne (et j'étais mineure, la majorité étant à 21 ans donc mon avis n'était pas tenu en compte) mais là, la Norm m'avait payé une thérapie qui en qques séances me remit d'aplomb, et le Dr Delpierre à ma demande, interdisit qu'on me reprenne. Comme la Norm me lâchait enfin je pus étudier normalement mais là encore je n'avais dû mon salut qu'à l'extérieur, à Delpierre. On ne se remet pas d'un tel parcours.
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