4 Cri dans la nuit, lame de fond, généalogie de base. Victimes collatérales

 Un cri dans la nuit 

Seule ce soir comme toujours
C'est bien, finalement,
On ne se dispute pas
Et ça fait du temps pour penser

Famille je vous zhaine 
Comme vous m'aimhaïssiez
Source indiscutable 
(Sans moi vous ne seriez)
Est-ce pour ça que de leur table
Ils m'ont chassée ?
Devoir pèse, il faut resti tuer 
(Ô Nietzsche, la dette exaspère).

Non, c'est moi, klepsydre inexorable
Dont le temps toujours fut compté,
CONCÉDÉ, trois jours, trois nycthémères ! 
Et autrefois la moindre bouchée,
Moi qui, avant que le glas ne tonne
D'une mort annoncée, 
Vent debout abandonne
Lice et combats 
De cadavres jonchée..

On ne se dispute pas
Et ça fait du temps pour pleurer.
Ne me cherchez pas, foutez moi la paix
Je me suis envolée...
-----------------------------------

Bon, de toute cette souffrance, il faut faire quelque chose pour qu'elle n'ait pas été vécue en vain ...  et y survivre ! 

1 Éviter de penser à ''la'' famille, cad de me jouer la comédie (à moi même !) dans mon désir d'être ''comme tout le monde'' éperdu et inassouvi et depuis tjrs. Cad avec une vraie ''famille'', fratrie, amis de la famille etc... (il n'y eût jamais de visite d'amis de mes parents dans tte mon enfance car ils n'en avaient pas -ms mon père, lui, avait des maîtresses !)..  Car certains événements, les fêtes notamment, me renvoient inévitablement et brutalement à ce constat sans parachute qui me sonne : ''JE N'EN AI PAS''.
L'exemple de ma fille -que je n'ai pas vue depuis des années- et son compagnon -que je ne connais pas- se rendant chez son frère -que je n'ai pas revu non plus depuis plusieurs années (1) (ms à qui je téléphone parfois, mettons une fois / 6 mois) et sa femme ainsi que leurs deux petites, MES PETITES FILLES que je connais donc à peine, avec mon mari (mais cette fois sans sa compagne, ce qui eût été mieux, je lui cède à présent volontiers la place car elle semble sympa, prise ailleurs par ses propres petits enfants) ... pour Noël est révélateur.

Un constat que je répugne à faire et pourtant IL LE FAUT. JE N'EXISTE PLUS POUR EUX. DU MOINS PLUS EN TANT QUE MEMBRE D'UNE ''FAMILLE'' LA LEUR. Fussais-je à la source de celle-ci. Ou peut être pour cela ?

Je suis donc seule et au fond c'est bien, disons que ça comporte aussu quelques avantages, il faut l'admettre, j'allais écrire L'AVOUER, quel mot révélateur ! Oui, on craint tjrs que les gens se demandent ce qu'on a pu faire ou ne pas faire pour qu'il en soit ainsi*. Réponse : rien on va voir. Que je cesse même d'y penser trop c'est déchirant fût- ce par mails, vidéo, articles partagés de moi ou non ...  il me faut ACCEPTER ET TRAVAILLER cette réalité. 

2 Oui, comprendre. Après tout, l'HORREUR du passé (ici de MON passé) on l'oublie tjrs pour y survivre qd ça semble obligatoire, mais elle est tapie en nous comme un fauve prêt à bondir qd ça ne va pas, qd la bête blessée boîte et ainsi dévoile sa fragilité. Et ici, protégée par mes chiens et les hauts murs de cette maison, fût-elle mal en point (et une certaine notoriété amicale) je suis bien. J'ai sauvé Youyou, Hashtag et quelques animaux (je ne compte pas Olav qui n'a jamais couru de véritable danger à la fondation Bardot même si son passé avant n'a pas été facile - par contre celui de Youyou fut de tortures, ses cicatrices l'attestent, il a oublié j'espère et du coup avec moi, c'est 'à la vie à la mort'-.

 Et stt : CE N'EST DE LA FAUTE DE PERSONNE ! JUSTE LES CONSÉQUENCES DE DRAMES DU PASSÉ Y COMPRIS TRÈS ANCIEN, UNE ONDE DE CHOC ENCAISSÉE DE PLEIN FOUET, IL FALLAIT BIEN QUE LA VAGUE SOULEVÉE PAR LE TSUNAMI S'ABATTE À UN MOMENT SUR QUELQU'UN : CE FUT MOI, PUIS MES ENFANTS ET UN PEU MON MARI, C'EST SIMPLE ET INÉVITABLE.

3 Cursus en vrac : Gustave, sa mort sous la torture en 44, jeté le 1er ds le Puits de Célas ; Lydie, ma mère sa fiancée, (malade psychique) qui ne s'en est jamais remise, d'autant plus qu'elle dut aller reconnaître les corps comme membre du Comité de Libération ; Jean, mon père, un beau mec (qui lui non plus ne tournait pas très rond**) son choix malheureux et vice versa, Jean dont je ne sais rien car il n'a jamais daigné me parler.. leur malheur à tous deux (la mine, les grèves des mineurs, la répression par Jules Moch).. Mais une union basée sur de telles prémices ne pouvait qu'être dramatique... Et en effet ! la maladie de Lydie peu après ma naissance (donnée pour mourante, elle fut une miraculée) qui lui coûta sa beauté et l'amour de son mari, sa haine envers moi, quoi de plus normal, intermitente ms tjrs ''pendante', j'avais terriblement peur d'elle (je fus 'officiellement' une enfant maltraitée et en m temps une sorte de 'Diana' car Lydie dirigeant l'école du village à une époque où une instit était une notable, j'étais une dauphine malheureuse que les gens recevaient à toute heure avec affection, si bien que ce pan de ma vie 'fille de mineur' n'a pas été le pire,  loin de là )... 
Et après, mais plus tard, la haine de mon père, au départ ce n'était que de l'indifférence, (quoique lorsque l'enfant insiste pour être aimé PUISQUE LUI AIME cela peut mal tourner mais j'avais vite compris qu'il ne fallait pas quémander)... sa haine donc lorsqu'ils furent contraints de me reprendre après avoir cru s'être libérés, débarrassés de moi à l'école Normale où tout était pris en charge jusqu'au travail assuré ensuite (même qu'on était un peu payées) après ma tentative de suicide ... c'est là que le loup sortit du bois : ce fut une agression sexuelle, de nos jours, d'après un amie avocate sur un forum, ça lui vaudrait de la prison ferme, deux à quatre. Puis mes propres choix, en général malheureux, forcément, de gens, ami.es ou amants, qui svt (ms pas tjrs) m'ont méprisée, exploitée, rejetée cad haïe aussi, une question d'habitude... jusqu'aux drames qui couvaient dans ces escalade : viol plus actes dits de barbarie de la part de mon premier mari, un Che d'arrondissement (que j'avais tiré de la merde en l'épousant) alors que j'étais enceinte, UN CAS D'ÉCOLE ... puis après une dépression mahousse, une récupération (vivre vivre quand même) avec Robert, ressurgi au terme de deux ans d'hésitation, ce n'est pas un rapide, un autre choix que je crus heureux ms qui ne l'était pas ou PLUS... (il y avait juste le fait que je n'étais pas juive donc ne valais rien pour ces gens)... et enfin ma fille, dire le bonheur ... c'est mieux encore.. un taudis certes mais qu'importe...  Mais tout nous rongeait autour de nous à bas bruit. Puis mon fils, un enfant ''tant mieux'' ... Mais ça ne marcha pas, rejetée, humiliée, mon retrait fut une question de survie, de dignité pour le coup, (une de mes belles soeurs étant une saloperie et un de mes beaux frères idem et R n'ayant pas les épaules ? ou ne voulant pas ferrailler contre si gros gibier, un gibier qui du reste malgré les passe de faena, dura peu?) ... 
A nouveau, il me fallait vivre, être indépendante ET À TOUT PRIX ... et partir. C'est là que j'ai sacrifié, le mot n'est pas tout à fait juste, mes enfants : je rêvais d'être une bonne mère, moi! une sorte de femme au foyer championne de crêpes et de couture, il me fallu reprendre le combat... Partir, oui, mais ma fille me lâcha au second coup, préférant rester à Paris avec son père, plus sécure ou plus aimé? La famille éclata. C'est ensuite que vint le pire. Alors que tout semblait rentré ds l'ordre, j'étais nommée à Paris, nous étions plus ou moins réunis, ce fut l'horreur : sa maladie psychique, juste au moment où je croyais avoir enfin réussi à fonder une famille personnelle, normale, avec un boulot qd m et des enfants parfaits.. Elle frôla la mort. Psychotique ? Peut être ou comme moi, juste aspi. 
IL RESTE QUE LA PSYCHOSE PROTÈGE CELUI QUI SOUFFRE TROP, et la séparation, même si elle l'avait choisie, l'avait peut être laminée, R., cadre sup surchargé, ne pouvant s'occuper d'elle comme moi ; ça peut être une sorte de choix voire de beruf : ENFANT NE RÊVAIS- JE RIEN TANT QUE D'ÊTRE ACCEPTÉE DANS UN ASILE PSY ET Y RESTER À L'ABRI TOUTE MA VIE -ou morte dans le tombeau familial si agréable- (je suis une aspi) il y en avait un fort tentant avec un parc arboré et stt des hauts murs que je badais? C'est alors qu'après m'avoir collée au point de ne pas pouvoir se séparer de moi, c'était comme si un fil nous tenait l'une à l'autre, on dormait ensemble, allait aux toilettes ensemble, se douchait etc.. une expérience inoubliable quoique épuisante, Mariane décida, après une thérapie systémique avec deux tordus, tous deux séfarades, de ne plus jamais me voir (selon eux, 'j'étais jalouse d'elle') (2) ça fait 34 ans et elle s'y est à peu près tenue. Je ne l'aurais pas reconnue dans la rue avant que nous ne nous soyions vues (obligatoirement) chez la notaire pour la succession. Elle fut un temps chez ma mère, qui se montra une aussi excellente gd mère qu'elle avait été... bref, et le scoop ! mon père idem... (Voulaient ils naïvement réparer la mal qu'ils m'avaient fait et qui retombant sur elle ? En tout cas je les remercie) ... puis chez une de mes belles soeurs en Italie. La famille éclatée, mon mari seul dans la maison de M qu'il avait achetée après notre séparation, moi, au départ avec mon fils dans notre ILM, puis dans le Midi, dans notre maison familiale et à Attuargues ... C'est à la demande insistante de son père qu' il ''remonta'' à Paris pour réparer un appart qu'il lui avait acheté à cette intention et rencontra sa compagne... qui l'entraina ds son bled et n'accepta pas nos relations (même après tout ce temps de séparation redevenues très fusionnelles) : du coup je renonce à les voir,  cf note 1. Il tient des propos étranges et perturbants, me reprochant de les 'laisser' (limite de les abandonner !) ms me virant ou m'ayant virée de manière très blessante au moins deux fois et très violemmen (et la troisième, ce fut ma bru) : à la dernière, j'ai décidé de ne plus revenir et m'y suis tenue, cela fait plusieurs années. Avec Robert, ils sont plutôt mieux (mais ils dépendent en partie de lui et je ne veux plus me mêler de ça)... si bien que je connais à peine mes petites que j'avais tant désirées. Ms je leur écris des histoires. A ma mort elles auront quelques trace de cette grand-mère étrange qu'elles ne connaitront sans doute jamais. 

(1) je m'éloigne comme toujours pour ne pas faire se disputer un couple, la femme ne m'apprécant pas, schémas de mon enfance réitèré à l'infini. 

(2) c'est là que je choisis d'être internée en hôpital psy, pour faire cesser l'horreur de cette épée de Damoclès suspendue sur nous : elle risquait de mourir, et à cause de moi m'avaient-ils sussuré. A la m époque je me tondis après avoir renoncé à me crever les yeux. Ça devait suffire.

* tel ce flic flamand en 70 qui, alors que, défigurée de coups, je voulais porter plainte contre mon premier mari, m'a dit, réprobateur :''qu'est de que vous avez pu faire pour qu'il vous mette ds cet état'' ?
** psychose 'blanche' très probablement, heureusement ils n'étaient pas consanguins (!) 

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