L'école des pauvres ou comment la sté des privilèges tourne rond.

 L'école des pauvres, l'école des riches, réflexions matinales..   

Le car qui vient de St Jean du Gard (la montagne) est arrivé et attend devant la salle municipale, j'entends son ronronnement familier, il fait encore nuit ou presque, je plains les gamins qui dans le froid ont attendu parfois longtemps ds le renfoncement de la salle assis sur les marches glacées et ceux dans le car qui arrivent de St Jean déjà levés depuis au moins une heure, parfois plus...  à présent ils roulent vers Alès sur une route sinueuse avec des détours afin de desservir des excentrés où parfois sans aucun abri, d'autres attendent en bord de route transis. Un autre part à présent mais sur Nîmes et tout à l'heure un autre va partir ds l'autre sens (il y a une ecole tech à St Jean). Qd je pense à nous autrefois... et on s'étonne de l'échec scolaire : on arrivait déjà crevés à 8 h au lycée et le bus venait de Besseges avec des copines levées bien avant nous. Au bord de la route bien ventée à cet endroit ou place de la mairie si on avait le courage d'y foncer car le car ne s'arrêtait pas pour nous charger en route, trop dangereux. Pour moi, ce fut 2 ans seulement (ah ! Marseille !) et j'avais 16 ans ms pour Françoise toute sa scolarité dès qu'elle convainquit ses parents de ne plus la laisser interne (dès 10 ans comme Sylvie, en pire pour celle- ci) chez les abominables soeurs de la 'Présentation de Marie'' qui ne saluaient que les filles de richissimes ayant versé une subvention, aimables à la mesure de sa largesse. Oui les petits paysans ou de la campagne ont bien du mérite à n'être que des élèves moyens ! Sans compter que svt, en ''cours complémentaire'', comme profs, on avait le meilleur et le pire : parfois excellents mais auto formés ss que ce fût exigé, par passion professionnelle, ms d'autres ne percevant cette soudaine et inespérée promotion que du point de vue carrière sans souci des élèves ; à la base il s'agissait ds le meilleur des cas d'instit qu'on avait affectés à ces nouvelles classes dites supérieures un peu au bonheur la chance, (celui qui aimait le sport, prof de gym ; lire, prof de français...  et la femme du maire ou du boucher -qui avait ''fait'' un stage autrefois de baby sitter à Brighton- prof d'anglais !) Ils avaient été nommés là en urgence qd la scolarité fut obligatoire jusqu'à 14, puis 16 ans (avant, c'était la mine pour les garçons, servantes en ville svt pour les filles, dès 14 ans). Donc leur instruction (CEPENDANT MEILLEURE QUE MAINTENANT ! voir mon article cité ici en commentaire relatant ma rupture avec deux amis) n'était pas prioritaire comme celle des riches, stt citadins qui dès la 6ieme entrant directement au Lycée ds les ''petites classes'' comme mon père le fit et à Carnot ! bénéficiaient des m profs que les autres classes jusquà la terminale voire ''prépa'' de grandes écoles. Qd la scolarite des enfants des bleds (pauvres mais pas tjrs, inéduqués, oui*) se terminait immanquablement par le ''brevet''. Intégrer le lycée (comme cela se fit ensuite la génération d'après) était une rare performance : 1 financièrement car les livres n'étaient plus gratuits ; 2 les trajets épuisants ; 3 et ils n'avaient pas le niveau, comment l'auraient ils eu ? Je me souviens à Ales avoir aidé des copines en italien et pourtant je n'étais pas t bonne et en physique car elles n'en avaient JAMAIS fait et se trouvaient avec des élèves qui l'avaient comme 2ieme langue depuis la 5 ième ! Car en ppe ces enfants n'étaient pas destinés à ''aller loin'': les seules perspectives des cours complémentaires après le brevet étant : 1 le concours des postes ; 2 l'école d'infirmières pour les filles stt et enfin ; 3 l'école Normale, pour les filles aussi, priées alors d'avoir la 'vocation' en urgence. Les études étaient non seulement gratuites ms partiellement payées. Mais ensuite, interdiction d'étudier ou alors il leur fallait rembourser ce qui n'arrivait jamais. Paradoxe, on sélectionne les meilleures car le concours était difficile pour ensuite leur interdire d'étudier au dela de ce qui leur était alloué. Quant aux garçons, désireux d'échapper à la mine, il y avait le séminaire cad devenir curé. (Je ne sais rien sur les 2 autres voies, infirmières ou postière. )

D'autres cars sont partis depuis que j'écris, on est vraiment un centre ici, j'ai envie d'ouvrir en bas pour faire une sorte de café philo permanent, je me lève tôt. 

* par exemple un de mes ancêtres paysan, quand ma mère, qui avait le ''Brevet'', reçue au concours de l'Ecole Normale, lui dit qu'elle allait étudier à Nîmes, retorqua, interloqué : ''Mas de qué vaï faïre à Nîmes, té puos pas piu apprende !'' (Mais que vas tu faire à Nîmes, tu ne peux pas plus apprendre ! -que le brevet- )

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