En vrac, être prof, expériences inoubliables désopilante ; à des potes avec chien et puces, appel ; être victime ne garantit pas de ne pas devenir victimeur mais il en va différemment pour les FEMMES

 Etre prof. Pour les profs ou ex profs surtout. Réponse à Karine : ----- Etre prof, c'est parfois vouloir aider un gamin brisé par un père violent et une histoire familiale terrible. C'est croire en lui, essayer de lui donner confiance, lui consacrer du temps et de l'énergie. Et prendre ensuite que le gamin en question a battu et violé une fille de son âge.

H ------- Oui, ça m'est arrivé cependant avec moins de gravité. Mais c'est aussi voir un élève que sa mère alcoolique a abandonné, livré à lui même à 18 ans, (son père est parti le jour même de son anniversaire, mission accomplie) déblatérer contre celle-ci de manière effroyable.... et le couper net : ''écoute moi, tu es normal et plutôt bon élève, tu auras le bac, et tu sais pourquoi, parce que, alcoolique comme tu dis, à donf, pendant 9 mois elle a eu le courage incroyable de cesser : c'est grâce à elle que tu es impec, alors stp, ne dis pas qu'elle ne t'a pas aimé, à sa manière, bien sûr qu'elle t'a aimé ! Et immensément !'' ... le voir s'effondrer et rétorquer entre deux sanglots ''je savais que c'est ce que vous me diriez Madame, et c'est pourquoi je vous  ai parlé''...  (!) J'ai éclaté de rire mais avec les yeux mouillés, je les ai encore en écrivant ''hé', tu m'as bien eue, mine de rien, hypocrite et manipulateur le Saintjeanais en sucre dis donc !'' Il a ri aussi...  Et il est allé la voir.

L'erreur eût été d'abonder dans son sens, une miséricorde humiliante contre productive. L'engueulade (hard) lui a fait du bien, au fond il recherchait un coup de pied au cul. Je l'avais senti, peut être au vibrato de sa voix, rare chez ce super calme... et aussi parce que c'était l'évidence. Moments de grâce rarissimes, il y en eu 3 ou 4 dans ma carrière, inoubliables, comme celui où j'entendis derrière un rideau dans la cour deux conversations passionnantes-désopilantes, un élève maghrébin redoublant décrivant un à un les profs à un nouveau inquiet, un mode d'emploi, avec une pertinence remarquable .. à poil on était, je sentais que ça allait venir à moi, avec un peu d'appréhension  ''Larrivé ? Oh non, faut pas t'en faire, en fait c'est une crème ! si si moi j'en faisais ce que je voulais, mais attention faut pas la lui jouer macho, elle te cloue et tu t'en sors pas, et toute l'année, elle est rancunière en plus..  faut la lui jouer je suis un pauvre immigré kapadefric je décharge des cageots le dimanche au marché  pour aider mes parents, j'ai 6 petits frères etc etc ... tu vois ça ? Et elle marche pas, elle court... '' (!) 

Et une autre fois, d'entendre d'un caïd qui avait feint ds ne pas m'écouter  ... marteler avec d'autres mots (ce qui faisait tout le sel de la tirade)... LES MÊMES PROPOS QUE MOI PENDANT LE COURS SUR L'ALTÉRITÉ ... dont il n'avait en fait pas perdu une miette..  Et ''mon'' surdoué afghan, 20 partout et presque en philo, qui pour la pétition n'avait cependant pas saisi le mot ''viol'' ... ''mais Madame, le patron de la jeune fille avait 84 ans quand même !'' Je n'eus pas à préciser, interloquée de devoir me mêler de ces choses là, car du fond de la classe Sevestre, le (gentil) cancre assumé mais un peu jaloux de notre étoile se leva, mains sur la table, à voix haute : ''Dis donc le surdoué tu l'es pas pour tout on dirait.. si je prends par exemple un manche à balai et que ... '' l'éclat de rire de la classe fut tel que mon voisin vint voir ce qui se passait. Vexé, Satar ! ''Bon bon j'ai compris ça va ... mais 27 coups de couteau quand même ...'' Et c'est alors que Linh, une superbe jeune fille asiatique, toutes les qualités du monde, brillante, gentille, toujours d'humeur positive mais au français encore un peu sommaire et un accent anglais typique se tourna amicalement vers lui, lui prit le bras pour le réconforter, les rires continuaient, ''mais tu comprends Satar, elle avait été violée et forcément ça énerve.. ''  je crois n'avoir jamais autant ri. 

[ Epilogue, le mouvement médiatique d'une ampleur mondiale inégalée, réussit, la jeune ''esclave'' Thaï de 16  ans fut sauvée et put retourner chez elle sans dommages. C'est entre autre ce qui a motivé mon engagement pour le virtuel.]

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Pour les potes, surtout avec chiens ou chats. Avez vous remarqué quelque chose par rapport aux puces ? Je ne vous en dis pas plus pour ne pas biaiser les réponses mais j'ai qque chose à dire à ce sujet.

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Être victime et devenir victimeur, un truc de mecs plutôt

Être victime ne garantit pas ne pas devenir victimeur, quoique les femmes, les plus représentées dans le premier cas, sont nettement sous représentées ds le second ! ce qui pose question. Reproduction des gestes ? Il faut croire que non. Ou qu'un autre facteur intervient. Avantage du net, je vois bcp de femmes victimes, comme je n'aurais jamais cru, des cohortes, surtout depuis que l'omerta s'est enfin levée, d'abord chez les VIP et à présent vers les VLP (very little person) vous savez, cekinesontrien, les sandents, enfin nous tou.tes. Ce facteur me semble le DÉBRIEFAGE IMMÉDIAT, fondamental. A 3 ans environ, dans un car comme il y avait autrefois, avec des sièges très hauts, dont le dossier masquait les passagers, sur un trajet assez court, 8 km, de Clé à St Ambroix pour les ''natives'', j'ai failli être violée par un salopard.

1 premier ''viol''.  Il m'avait fait asseoir à côté de lui, j'ai hésité, ma mère m'avait dit de ne pas bouger jusqu'au ''papier collant'' une affiche de publicité pour des biscuits signe que nous étions arrivés et que je pouvais me préparer à descendre. D'un autre côté, il fallait obéir aux grands. Dilemne. Je finis par consentir a contre coeur bien qu'il fût répugnant, squelettique, roux, sale, avec un visage boutonneux chafouin, des mains rouges aux ongles rongés et un sourire inquiétant. Son odeur aussi. Je m'en souviens avec une extrême précision. Il déballa des objets sur ses genoux, notamment une jolie lampe rouge qui me fascinait. Puis m'agonit de questions. (Note, je parlais très bien, c'est impt). Quel âge avais je ? Je l'ignorais. Combien pesais je ? (!) Idem. Il me palpa alors les cuisses et sa main remonta. Juste avant, sans que je n'en eusse rien vu, il avait sorti au milieu de ses emplettes un objet que je m'identifiai pas, comme une saucisse qu'il palpait avec extase... il tenta de mettre ma main dessus, ce que je refusai fermement. Je crois que je commençais à comprendre que tout ça n'était pas normal et je guettais avec une immense impatience le ''papier collant'' puisque je n'avais pas le droit de me lever avant. (J'étais dressée comme un chien, à coup de gifles bien souvent, ma mère étant elle-même une traumatisée de la guerre). Plus que trois, deux minutes... et là sa main remonte encore vers l'aine et il me fit mal. Je criai ''vous me faites mal!'' Et il s'arrêta. Il y avait peu de gens dans le car mais à l'avant deux femmes peut être ? On ne pouvait pas voir mais il m'avait semblé en montant. Notons que ces cars faisaient bcp de bruit. Sa main redescendit donc et OUF le papier collant enfin... je pris mon sac et descendis. Marguerite, ma gd mère adorée m'attendait à l'arrêt, en compagnie de Madame Peyron, sa belle soeur bistrote et la soeur de celke-ci ex bonne de curé autrefois carmélite, c'est ainsi qu'on l'appelait. Toutes d'une extrême gentillesse avec moi. (Rappelons que ma mère avait été donnée pour perdue peu après ma naissance et que ces dames comme bien d'autres n'avaient pas d'amabilités, d'égards, de cadeaux pour l'orpheline putative que j'étais jusqu'à 2 ans.) A peine descendue du car par Marguerite, dans ses bras, je racontai l'affaire à voix haute, en termes précis, avec un peu peur de ne pas être crue tant elle me semblait extraordinaire. Et là, ce fut le génie de Marguerite (note, ''femme de gendarme'' quand même ! ) .. Elle me crut, les deux dames aussi, (ainsi que d'autres qui n'avaient rien perdu ma conférence de presse) et me confia à elles pour courir à la poste téléphoner. (C'était en 51, personne n'avait le téléphone.) Là je fus prise en main par ces deux gentilles sottes qui m'amenèrent au troquet se trouvant juste en face l'arrêt du car et, dans la cuisine, m'assomèrent de questions et de palpations ! OÙ avait-il mis sa main ? Exactement ? Montre nous. Tu as eu mal ? Beaucoup ? Tu as saigné? Qu'a-il fait ensuite avec le tuyau qui grossissait ? etc etc ... elles m'avaient mise sur une table,  l'une tenta de baisser ma culotte, là je protestai fortement, ce coup là n'était pas prévu au parchemin... et heureusement ma sauveuse à bout de souffle pénétra en trombe dans la pièce :  ''LAISSEZ LA !'' Elles me lachèrent ''mais on voulait vérifier''...  ''c'est bon, je m'en occuperai, merci''... et nous partimes vers le Ranquet à pied (1 km) toutes les deux. Elle m'expliqua simplement que ce qu'avait fait le monsieur était très vilain, qu'on n'avait pas à me toucher et surtout pas sur mon pipi, qu'il ne fallait jamais obéir aux messieurs ou même aux dames s'ils se permettaient etc ... et crier comme je l'avais fait c'était bien... qu'elle avait téléphoné et qu'il serait arrêté aux Mages ou à Alès et puni. Mais que je ne devais pas en parler a ma maman car ''il ne fallait pas la contrarier, elle avait été malade tu sais ... et ne me laisserait plus venir le jeudi et le samedi''. Je tins parole et aussi stupéfiant que cela paraisse, tous se turent aussi, donc Lydie ''qu'il ne fallait pas contrarier'' ignora toujour l'épisode mais par contre à la demande de Marguerite me confia au chauffeur qui m'installait sur le moteur. 

Résultat : AUCUN TRAUMATISME ! Aucun. Et surtout, j'appris ce principe essentiel : IL NE FALLAIT PAS TOUJOURS OBÉIR AUX ADULTES. ILS POUVAIENT ÊTRE MAUVAIS. Et je ne l'oubliai jamais. 


2 seconde agression sexuelle. Par contre celle-ci me laissa un trauma qui ne s'est atténué voire a disparu que récemment après un coming out ici et sur Blooger.  Le ''débriefing'' avait été cata. Aggravant même. 


Peut être est-cela qui fait la différence hommes femmes ensuite ds réitération des crimes par les victimes? Pour un même acte, entre traumatisés et résilience ? Alors, les femmes seraient elles mieux traitées après une agression sexuelle ou un viol ? Puisqu'elles réitèrent rarement le geste contre d'autres, comme font svt les mecs ? Non, ça c'est sûr. Mais peut être comprennent elles plus vite et mieux? J'ai été frappée aussi par le meutre d'une femme commis 30 ans après par le frère de la petite Marie Dolores Rambla alors petit garçon lorsque sa soeur fut enlevée devant lui puis massacrée, dit-on par Ranucci*. Inexplicable. Un gène? L'épigénétique ?


Moralité : 1 ce sont surtout les filles et les enfants durement élevés, obéissants comme des chiens, qui risquent le plus d'être agressés, martyrisés, violés, tués. SACHEZ LE ! J'avais plus peur de ma mère que du viol puisque j'attendais malgré le danger que je pressentais l'ordre inculqué par elle pour enfin me lever et me LIBÉRER !  

2 le DÉBRIEFING est essentiel, il doit être immédiat, sans pathos excessif mais tout de même un avertissement pragmatique non édulcoré. Et éviter absolument de faire subir un nouveau 'viol' en agissant comme ces deux gentilles sottes qui voulaient absolument voir si mon sexe avait été forcé  (non parce que j'ai crié mais limite).  

3 l'avertissement comprend aussi, c'est incontournable, la critique, hard s'il faut ! des histoires à la noix type petites filles modèles dont on était abreuvées, véritables pièges à victimes potentielles. 

4 le fait de parler distinctement est aussi fondamental. J'avais cette chance. 


[ * je ne prends pas position, j'avoue que le livre m'a troublée mais pas totalement convaincue à cause du couteau : comment Ranucci savait-il son emplacement ? Même si les gendarmes mirent bcp de temps à le trouver certes .... mais enfin ils l'ont trouvé ! Pour le reste les incohérences de l'enquête sont stupéfiantes. ]

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